Lavage de laine, quelques explications
Aujourd’hui, il fait chaud. Voire même très chaud ! C’est l’occasion de lancer une session de nettoyage de laine, avec du volume pour cette fois car la laine lavée ici servira pour le parcours sensoriel mobile (il aura le droit à un article plus tard). C’est aussi l’occasion de donner quelques explications, et montrer tout le travail que peut nécessiter la transformation de la laine. Pour précision, je ne suis pas pro de la laine, je bidouille en autodidacte, et mon témoignage n’a pas vocation d’enseignement.
La laine utilisée est de la laine de brebis Lacaune (première tonte). Elle est la plupart du temps considérée comme un déchet car peu valorisable. Du fait de fibres courtes et élastiques, elle est peu intéressante pour le filage, le rendu est assez « rustique » dirons-nous. Mais c’est justement cet effet nuageux qui m’intéresse pour le parcours sensoriel pieds nus, d’autant que c’est de la laine issue de la bergerie et qu’elle a le mérite d’être gratuite.
Je n’ai pas réalisé un gros nettoyage en amont, il reste des brindilles de foin que j’enlèverai après séchage, l’idée est d’avoir une matière qui reste brute (mais propre, pour des raisons pratiques).
Etape 1. Mettre la laine à tremper dans de l’eau de pluie. Comme on peut voir, l’eau est sale ! La lanoline est un produit utilisé en cosmétique, et ce n’est pas pour rien. En dépit de l’odeur et de la couleur de l’eau qui pourraient en rebuter certains, on en ressort avec des mains toutes douces ! On laisse la laine tremper dans le bain sans frotter, au risque de la feutrer (vous voyez le pull en laine qui est passé en machine à trop haute température ? c’est ça la laine feutrée)
Etape 2. Profiter de l’eau de lavage pour arroser le potager. Et bien oui, bonus ! ça fait de l’engrais tout ça, et pas de gaspillage !
Etape 3. Enchainer les bains. Ici le second bain, l’eau est un peu plus claire mais ce n’est pas flagrant (ma laine est vraiment sale). Ça va aller en s’améliorant.
Je profite d’un bain un peu plus clair pour lancer une tournée de lavage de laine de Lande de Bretagne, qui elle servira au filage. Là encore, l’idée est de limiter la consommation d’eau. Les agnelles qui ont fourni cette laine vivent en extérieur toute l’année, il y a beaucoup moins de brindilles de foin à enlever et le nettoyage est simplifié. C’était leur première tonte, les fibres sont longues et le rendu reste rustique mais plutôt sympa (pour faire un châle ou une veste par exemple).
Etape 4. Quand le plus gros est enlevé, c’est le moment de faire partir plus de suint. Pour cela, de l’eau chaude, du savon de Marseille et un peu de savon au fiel. On laisse bien la laine s’imprégner seule, surtout sans frotter. C’est à cette étape que le risque de feutrage est le plus élevé
Etape 5. Après rinçage à l’eau claire, il suffit d’essorer pour enlever le maximum d’eau (on peut le faire aussi entre chaque bain). Ici, méthode low-tech à l’huile de coude : un filet à patates, et on tourne !
Etape 6. Profiter de cette chaleur écrasante pour faire sécher la laine. En théorie il vaut mieux le faire à l’ombre pour ne pas risquer d’abimer les fibres. Ici ce n’est pas grave, je cherche surtout la rapidité de séchage pour pouvoir terminer cette étape du chantier « parcours sensoriel ». Quand tout sera sec, je vais séparer les fibres et enlever ce que je peux comme restes de foin, et il ne restera plus qu’à tester pieds nus !